Le projet de restructuration de l’enseignement technique mis en application par le Ministère de l’Education Nationale , depuis Septembre 2005 , comme prolongement de la réforme du système éducatif , a abouti à la suppression de la majorité des filières techniques , à savoir : l’Electronique , l’Electrotechnique , la Fabrication Mécanique , la Chimie , le Bâtiment et Travaux publics et les Techniques Comptables ;
Ainsi que la reconversion des lycées techniques et des technicums en lycées d’enseignement général, engendrant inévitablement, un sureffectif de plus de 80% des professeurs de l’enseignement technique et la fermeture des laboratoires et des ateliers, laissant à l’abandon les équipements et les installations techniques .
En outre les ingénieurs se sont vu dégradés du statut de ² professeur ingénieur ² à celui de PES (professeur de l’enseignement secondaire), et les PTLT (professeurs techniques aux lycées techniques), qui ont exercé, pour la plupart, plus de 20 ans dans l’enseignement secondaire technique, ont été reclassés à la même catégorie que les instituteurs des écoles primaires. De même les diplômés de l’ENSET d’Oran (Ecole Normale Supérieur d’Enseignement Technique), se sont retrouvés après leur formation universitaire, sans avenir professionnel, alors que leur recrutement en tant qu’enseignant du technique devait se faire systématiquement.
La Coordination Nationale des Lycées Techniques et Technicums devant cet état de fait , n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme , en publiant dans la presse nationale, dès Décembre 2006, une lettre ouverte au Ministre de l’Education Nationale, en entreprenant plusieurs démarches auprès des commissions de l’éducation de l’Assemblée Populaire Nationale et du Conseil de la Nation et auprès de la plupart des partis politiques, en organisant des rencontres nationales, des regroupements et plusieurs conférences de presse, afin de sensibiliser l’opinion publique et d’attirer l’attention des pouvoirs publics.
En Octobre 2007, après le refus du Ministère de l’Education Nationale de tout dialogue avec les enseignants du technique, la CNLTT a remis un rapport détaillé sur la réforme de l’enseignement technique à la présidence de la république, ainsi que la liste des signataires de la pétition nationale pour la sauvegarde de l’enseignement technique.
La CNLTT a même rendu public en Février 2007 dans le cadre de la réforme du système éducatif , des propositions viables et concrètes pour réformer et préserver à moindre frais , l’enseignement secondaire technique au sein du système éducatif national .
En Décembre 2007, le Ministère de l’Education Nationale par le biais de l’académie d’Alger , a mené une campagne honteuse de représailles contre les animateurs de la CNLTT , en procédant à des mutations abusives des enseignants du technique du lycée technique Ibn el Haithem et du lycée technique Meslem Mahiédine, prétextant une soit disante ² nécessité de service".
A ce jour, le Ministère de l’Education Nationale continue obstinément l’exécution de son plan absurde de démantèlement de l’enseignement technique Algérien, tout en ignorant sciemment les propositions de la commission nationale de la réforme du système éducatif concernant l’enseignement technique et professionnel.
Ladite commission a été installé par le Président de la République en Juin 2000 et a rendu ses conclusions en Mars 2001.
Après avoir pris connaissance de la carte scolaire 2008-2009, la CNLTT réuni le 07 juillet 2008 à Alger, constate avec amertume que le Ministère de l’Education Nationale, ne veut rien entendre, et continue droit dans ses bottes la réalisation de son plan machiavélique d’enterrement à jamais de l’enseignement secondaire technique, un acquis considérable de l’Algérie indépendante.
Ainsi, dès Septembre 2008, le Ministère de l’Education Nationale entamera la généralisation de sa ² pseudo filière ² Technique Mathématique et la dissolution des équipes pédagogiques, en dispersant les enseignants du technique à travers les lycées d’enseignement général, dans le but inavoué de camoufler le sureffectif d’enseignants du technique, mettant dés lors, les enseignants et l’opinion publique devant le fait accompli.
Ces enseignants parachutés et isolés dans des lycées d’enseignement général ; des lycées non dotés par définition, d’équipements technologiques spécifiques, de laboratoires et d’ateliers, seront contraints, sous la pression de l’administration de : soit faire semblant d’enseigner la technologie, d’ailleurs souvent à des élèves orientés arbitrairement vers cette spécialité, alors que leur profil ne leur permet pas de suivre cette exigeante filière, ou bien seront amenés, par la force des choses, à enseigner d’autres matières autres que celles de leur spécialité, servant ainsi de bouches trous dans les disciplines en détresse, ou encore se retrouveront à effectuer des tâches administratives .
La CNLTT ne peut en aucun cas se résigner devant la liquidation d’un pan entier de notre système éducatif historiquement constitué, ni passer sous silence le laisser à l’abandon et le bradage du patrimoine matériel et immobilier des lycées techniques, ni plus admettre que la dignité des enseignants du technique soit ainsi bafouée, après tant d’années de sacrifices et de dévouement à servir l’enseignement technique, et refuse toute démarche qui compromettrait l’avenir de nos futures générations et celui de notre pays .
Et de ce fait, la CNLTT associe tous les syndicats de l’éducation à la solidarité la plus large avec les enseignants du technique et réitère, en prenant à témoin l’opinion publique, son attachement à sa plate forme de revendications, à savoir :
- L’abandon du plan de démantèlement des lycées techniques et technicums et le
maintien en place des équipes pédagogiques et du patrimoine matériel.
- L’ouverture du dialogue sur des perspectives pour un enseignement technologique
et technique rénové et de qualité.
Alger, le 23 juillet 2008.
Tél :
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